Communication à l’AG d’Avenir de la Langue Française

Voici un texte que je propose comme communication à l’AG d’Avenir de la Langue Française. Tous les signataires sont les bienvenus.
À mon regret, n’étant pas à Paris, je ne pourrai assister à l’AG.
Bien entendu, ce texte ne reflète l’opinion que de quelques-uns des membres de l’association, et il conviendrait d’insister sur ce fait avant de lire le texte afin d’éviter des dissensions. Ce texte est trop polémique pour être voté comme motion par l’AG, mais il serait intéressant de demander un vote indicatif, pour ou contre, à mains levées, afin de connaître l’opinion des membres de l’association.
Bien amicalement, Christian Darlot

Plutôt que leurs déclarations, ce sont les actes des politiciens qui traduisent leurs intentions. L’analyse selon cette règle des actes des gouvernants actuels ne laisse pas le moindre doute sur le but qu’ils visent : liquider la France comme pays indépendant et la réduire à un État confédéré d’une union transatlantique anglo-saxonne, sous la direction régionale de l’Allemagne. La continuité est parfaite avec les deux quinquennats précédents ; la seule différence est que les apparences ne sont même plus sauvegardées. La classe politique a été éliminée à l’occasion des élections de 2017, et la gestion du pays accaparée directement par la puissance financière. L’oligarchie mondiale et mondialiste a placé à la tête de l’État un fondé de pouvoir, qui a fait élire une assemblée de députés novices, décidés à enregistrer toutes les volontés du pouvoir exécutif.

L’offensive est menée contre la France dans tous les domaines : économique, politique, militaire, culturel et scientifique.

- Économique : la direction d’Airbus a été abandonnée à l’Allemagne, et la propriété des chantiers navals à l’Italie. L’Union européenne, en imposant le libre-échange absolu, en interdisant toute politique industrielle et en usurpant le pouvoir décisionnaire, a fait perdre à la France, en vingt ans, une grande part de ses groupes industriels : Péchiney, Arcelor (construira-t-on des sous-marins en plastique plutôt qu’en acier ?), Saint-Gobain, Alstom. Rappelons que c’est la Commission européenne qui organisa l’achat de Péchiney par Alcan, après avoir interdit à Péchiney d’acheter Alcan, sous prétexte de lutte contre les positions commerciales dominantes ! Contre Alstom, ce sont au moins trois attaques successives qui furent menées : l’une il y a quelques années, lancée par Siemens avec la complicité d’un commissaire européen et d’une banque anglaise, puis deux autres récemment. C’est le précédent ministre de l’économie, M. Macron, qui céda la branche énergétique d’Alstom à General Electric, et c’est ce même M. Macron, devenu président de la République, qui cède à présent la branche d’ingénierie à Siemens. Les prochaines cibles sont Areva et EdF, afin de mettre un terme définitif à l’indépendance énergétique de la France et lui faire perdre le savoir-faire nucléaire.

- Politique : tout le pouvoir a été cédé à l’Union européenne et à l’OTAN. M. Fabius, ministre, a rendu les Affaires Étrangères si étrangères aux intérêts du pays que les intérêts soutenus sont désormais ceux d’un petit État côtier du Proche Orient, sis au Sud du Liban et au Nord de l’Égypte. À l’ONU, l’ambassadeur de la France est devenu le larbin de celui des États-Unis, chargé de présenter les basses résolutions. M. Macron clame de l’étranger son mépris pour l’esprit routinier de ces fainéants de Français, et insulte insolemment un président africain en son propre pays. Parallèlement, la politique culturelle et linguistique à l’étranger a été abandonnée.

- Militaire : l’armée française est allée, en Afghanistan et en Libye, participer à des agressions contre des pays où les intérêts militaires de la France sont nuls. Peu s’en est fallu qu’une guerre générale éclatât à l’occasion de l’agression contre la Syrie, où les services français ont entraîné les pires bandes d’irréguliers. Sous couvert de défense de l’Europe, que nul pays ne menace, les projets de rapprochement fleurissent : d’abord avec la Grande-Bretagne pour les expéditions à composante maritime, et à présent avec l’Allemagne pour les opérations terrestres. Or si l’on ne veut pas dire d’un chat qu’il est un mammifère félidé à moustaches, il faut admettre qu’une coopération franco-allemande poussée reviendrait, selon le rapport actuel des volontés de puissance, à céder la force nucléaire à l’Allemagne.

La Russie laissera-t-elle l’Allemagne accéder à la bombe atomique ?

- Scientifique : depuis plus d’une décennie, le CNRS est vidé de sa substance au profit de l’ANR, qui n’est qu’une officine d’espionnage au profit des pays anglo-saxons, mais payée par la France. Rappelons que le taux de retour des sommes versées pour la recherche scientifique par les différents pays à l’Union européenne est d’environ 70% pour la France mais de 110% pour l’Allemagne et 130% pour la Grande- Bretagne. Les instituts de recherche imposent à leurs chercheurs l’usage exclusif d’une langue étrangère. Publier en français est désormais un handicap pour une carrière. Toutes ces manœuvres ont pour but de concentrer la création de connaissances nouvelles dans les pays les plus proches du pouvoir impérial, et d’établir le monopole de l’anglais dans l’expression scientifique.

- Culturel : appliquant à la politique la méthode commerciale de parler différemment aux divers segments du marché, M. Macron – qui, au cours de ses longues études payées par ses compatriotes, n’a jamais prêté attention à la culture française ni à l’art français – a promis de revaloriser les actions culturelles en faveur du français et de relancer le projet d’institut de la francophonie à Villers-Cotterêts, mais en même temps il ânonne un discours en anglais à Versailles, dans une réunion en prélude au raout de Davos, et intitulée “Choose France”.

Entre les mots et les actes, ce sont les actes qui ont des effets et révèlent les desseins non avoués. M. Macron, porté au pouvoir à la suite d’une gigantesque campagne de presse payée par des milliardaires, obéit à leurs injonctions, non seulement en matières politique, économique et sociale – qui ne sont pas dans l’objet d’ALF – mais aussi en matières culturelle et linguistique, qui sont par excellence le domaine de notre association.

La conclusion s’impose donc : dans tous les domaines, l’oligarchie mondiale mène une attaque directe et puissante contre l’existence politique de la France et l’existence culturelle du français. Les grandes fortunes françaises, et aussi une part de la bourgeoisie moyenne qui se laisse éblouir, veulent l’anglicisation de la France officielle afin de se séparer du peuple et maintenir leur domination sociale. C’est évidemment un leurre, car jamais les élites financières anglo-saxonnes et israéliennes, ni les patrons d’industrie allemands, ne feront place aux veules élites d’un pays qu’ils méprisent et sont en train d’écraser. Le bons sens politique n’est-il pas d’utiliser les traîtres, puis de s’en défaire ?

Ce projet échouera donc, mais fait d’immenses dégâts. Les Français souffrent de ces reniements et la France a perdu toute indépendance.

Pour Avenir de la Langue Française, association à but politique contrairement à notre association sœur Défense de la Langue Française, apolitique par principe, la voie est tracée, et elle l’est par nos ennemis eux-mêmes. La seule attitude envisageable est une opposition résolue à la politique des présents dirigeants de la France. Seul le peuple souverain pourra maintenir sa culture, sa liberté et son existence même. Seul le retour à la pleine souveraineté nationale pourra permettre d’espérer en l’avenir.

Christian Darlot – christian.darlot@yahoo.fr

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